Liberté, liberté chérie
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D’une semaine à l’autre,
d’un mois à l’autre, d’un an à l’autre,
d’un siècle à l’autre, d’un millén… N’en
jetez plus !
Que saurait-on souhaiter de mieux à ce département sinon
que ses citoyens-électeurs fassent dans quelques mois les bons choix
: des femmes et des hommes compétents, honnêtes, ambitieux
pour nos communes et notre assemblée départementale. Sans
considération politique, il est temps que nos élus et ceux
que vous désignerez à ces fonctions s’imprègnent
des réalités auxquelles sont confrontés quotidiennement
les vrais acteurs économiques haut-marnais. Ceux qui créent
les richesses authentiques : l’emploi et les habitants qui restent.
Poussons la métaphore jusqu’à l’audace : des
habitants qui viendront dans ce département parce qu’un jour,
qui sait, l’économie et tout ce qui fait la qualité de
la vie (sécurité, nature, santé, loisirs etc.) sera
en Haute-Marne mieux que dans les grandes métropoles tentaculaires
qui nous entourent.
Qu'il me soit surtout permis de présenter ici, à vous d'abord
qui nous faites chaque jour l'insigne honneur de nous lire, les vœux
sincères de l'ensemble du personnel de ce journal. Du plus discret
de nos correspondants au plus matinal de nos porteurs, que tous se retrouvent
dans ces quelques centimètres carrés de papier (sans bois),
dans ces quelques gouttes d'encre, pour vous souhaiter le droit de nous
lire, de nous apprécier ou de nous critiquer le plus longtemps possible.
Je nous souhaite, à nous journalistes, de nous hisser le plus souvent
possible à la hauteur de vos légitimes attente de lecteur.
Enfin, pour vous exprimer la même chose avec plus de hauteur d'esprit,
plus de talent, plus d'émotion, laissez-moi exceptionnellement vous
conseiller la lecture d'un minuscule roman 2. Qu'il est sain d'ouvrir le
siècle en dégustant ces mots d'homme libre, hommage subtil à ceux
qui ont tout donné pour que la barbarie, au moins ici, ne perdure
point.
1 : Titre emprunté au premier éditorial du premier numéro
de la Haute-Marne libérée signé Gilbert Bletner.
2 : Michel Quint : Effroyables jardins ; éditeur Joëlle Losfeld.
35 F.
Tri sélectif
Le tri sélectif se met en place partout. Les trois "grandes" villes
de Haute-Marne montrent l'exemple. Prenez Chaumont en Tête : ils
ont fait le tri, cette semaine. Cyril de Rouvre condamné, out.
Ils ont fait le tri entre ceux qui restaient et ont finalement opté pour
la candidate désignée par… Thierry Simon, "trié" plus
tôt que les autres mais qui tire toujours les bonnes ficelles.
Ce sera donc Christine Guillemy, très bien connue dans les services
du Conseil général… et totalement inconnue ailleurs.
Ce sera dur, même si assurément, elle est d'une autre trempe
que Marie-Claire Herbert (si, si, souvenez-vous, celle qui aimait tellement
Chaumont et ses colistiers qu'elle n'assiste plus depuis des années
au Conseil municipal et se garde bien de donner son pouvoir).
Les Langrois aussi devront trier. Quatre listes, c'est un peu beaucoup.
Cela ferait même désordre. Difficile de s'affronter durant
trois mois pour se réconcilier entre deux tours sans passer pour
des rigolos. Demandez à ce qu'il reste d'opposition à Chaumont
ce qu'ils en pensent.
Avrecourt n'a pas la frite. Ses habitants aimeraient bien que les autorités
fassent le tri entre les boues et les odeurs. Plus au sud, la population
prend peur et se lasse des cambriolages à répétition.
Il serait judicieux que les auteurs de ces méfaits bénéficient
très rapidement des menus améliorés pour les fêtes
d'un centre de détention préventive. Sinon, psychose aidant,
on court vers un drame de l'autodéfense.
La semaine s'est terminée hier sur deux informations économiques.
On ne sait trop s'il faut s'en réjouir ou s'en défier :
Le groupe Girardot (Chaumont) vend une partie de sa holding à des
Marseillais. Jean-Marcel Lambinon, nouveau président de la CCI,
veut changer le nom de la Chambre afin qu'elle ne soit plus "que" de
Haute-Marne. Comme s'il avait pu exister des différences de sensibilité entre
gens du nord et gens du sud. Loin de nous cette vilaine pensée
!
En attendant l'ADSL Alors que la CCI
désigne lundi son successeur en Bragardie, Jacques
Bozzolini se place pour les cantonales de Chaumont sud. Il joue finement.
En renonçant officiellement à la tête de liste de
l'opposition pour la mairie de Chaumont (qu'il n'avait pas l'ombre d'une
chance de décrocher), il s'attire les bonnes grâces du (de
la) futur(e) numéro 1 de Chaumont en tête.
Quand il évoque «une personnalité nouvelle […]
ayant une connaissance […] de l'organisation administrative» pour
mener une liste où il se voit forcément bien placé,
on ne peut s'empêcher de songer qu'il est plus sensible aux arguments
de Christine Guillemy qu'à ceux de Luc Chatel. Bon plan ?
En attendant, un débat Grisoni - Bozzolini vaudra le déplacement,
tant les hommes, les méthodes et les idées sont différentes.
A moins qu'un nouveau larron au moins aussi compétent que ceux-là se
lance aussi dans la bataille…
La CCI, donc, repart sur de nouvelles bases. Ecrire ici que le new deal
de la Chambre de commerce ne fait que traduire dans les faits la fracture
nord-sud de notre département va encore heurter les âmes
sensibles, chantres d'une unité de façade, d'un monolithisme
qui ne favorise pas toujours l'évolution vers les Pays et la Région,
plus adaptés aux défis de demain. Mine de rien, le sud
a pris de l'avance…
A propos d'avance ou de retard, c'est théoriquement lundi que
France Telecom dote la Haute-Marne de l'internet rapide (ADSL). Enfin,
pas toute la Haute-Marne. Chaumont et ses proches voisins. Pour commencer.
C'est bien lundi, n'est-ce pas, que nos souris fébriles entreront
dans le haut débit ? Parce qu'on ne nous dit plus rien. Heureusement
que Langres et Saint-Dizier n'ont pas attendu pour se doter de sites
Web. Chaumont y passe vendredi. Enfin ! Mais il parait que c'est le top.
Pour ceux qui doutent de l'intérêt de ces choses (par pitié,
ne votez pour eux sous aucun prétexte dans aucune élection)
Dedome sera présent dans un salon au Japon dans quelques mois… C'est
Net, ça marche quand on se donne la peine de croire en nous-mêmes.
(A suivre…)
Manque de temps, pas d'ambition
Chaumont, plus que
Saint-Dizier et Langres, s'est illustrée cette
semaine en s'inscrivant résolument dans l'avenir ; les deux événements
de 2001 (les élections et le Grand Pardon) ont pris racine dans
notre quotidien. L'affaire a débuté plutôt discrètement
et strictement religieusement pour le Grand Pardon qui demeure, pour
la préfecture de Haute-Marne l'événement qui met
le plus de monde dans la rue, toutes catégories confondues. Du
côté des municipales, à l'instar de la gauche (de
? avec ? contre ?) Jean-Claude Daniel, Chaumont en têtes devient
singulièrement pluriel. De plus en plus de dents rayent le plancher
au sein de l'opposition. Ensemble (la majorité) se réveille
et donnera lundi soir une conférence de presse.
Langrois et Bragards règlent ces choses-là pour l'heure
avec plus de discrétion. Cela ne signifie pas que la foire d'empoigne
y est moindre.
Parlons de choses sérieuses : le Téléthon a démarré hier
soir en Haute-Marne comme ailleurs ; là, il n'est pas certain
que Langrois et Bragards se montrent plus discrets que les Chaumontais.
On leur en sait gré d'avance. Il est des combats qui méritent
plus d'énergie que d'autres.
Pour la bonne bouche, il me faut vous narrer une anecdote : la quasi-totalité des
hommes politiques de ce département sollicités pour notre
supplément "La Haute-Marne dans dix ans" a été incapable
de respecter les délais impartis. Motif avancé par tous
: le manque de temps. On frémit à l'idée que ceux
qui sont déjà tellement débordés par leurs
présents mandats osent en plus lorgner vers les sénatoriales.
Mais peut-être cette ambition-là est-elle inversement proportionnelle à la
mémoire et au sens commun ?
Réveillez-vous
La semaine qui s'achève s'avère chargée de symboles.
Les signes s'accumulent en strates dans nos colonnes. Revenons sur les
obsèques de Jean Favre et l'hommage rendu par ses amis à ce
témoin d'un siècle en phase terminale. De fin, il fut aussi
question avec la mort annoncée de la distillerie d'Eclaron et
ses probables implications sociales. Tout près, à Saint-Dizier
la SEB subit par ricochet l'effet "vache folle" et recourt
au chômage partiel. Un homme politique d'hier disparaît ;
une industrie d'hier va faire de même ; une vision de l'agriculture
d'hier nous pourrit la vie et sème le doute dans nos assiettes
; le passé est imparfait et le futur bien peu simple.
On le sent poindre pourtant, lui aussi, dans nos colonnes : les artisans
du bâtiment embauchent comme jamais en Haute-Marne, le Pays de
Langres en gestation s'intéresse de plus en plus aux réseaux
de demain. Et chut ! ne le répétez pas : des Japonais ont
découvert sur internet un artisan langrois qui fabrique des side-cars à suspension
progressive pour BMW ! On appelle cela un mouton à cinq pattes
; une niche ridiculement petite, mais qui devient géniale quand
le réel savoir-faire local se pique aussi de faire-savoir. Nos
honorables hôtes du Pays du soleil levant seront dans quelques
jours à Langres. Croisons les doigts pour Dedôme. Il représente
tant ce qui peut sourire à la Haute-Marne.
Une vingtaine d'entre nous ont tenté avec plus ou moins de bonheur
et de talent de le décrypter, ce futur proche. Le supplément
publié mardi a eu le premier mérite de "faire causer".
Puisse-t-il avoir aussi celui de faire écrire. Pas les politiciens
(que l'on veut croire d'hier) qui sautent sur le premier média
qui passe. C'est aux citoyens qu'il revient désormais d'agir et
de réagir. Nos colonnes sont ouvertes au débat. Optimistes
de tous les cantons, réveillez-vous.
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