Qualité :
Label Haute-Marne que voici !
La
Haute-Marne a brillé cette semaine au Salon de l'agriculture.
Ouf ! On manquait de bonnes nouvelles. Voilà une revigorante
bouffée d'air pur pour un moral en panne. Attention, ne nous
leurrons pas. L'agriculture et l'élevage haut-marnais sont
dans le rouge. Des familles entières s'interrogent sur leur
avenir. Même sans laisser traîner ses sabots par chez
nous, la vache folle y commet de fâcheux dégâts.
Reste que l'excellente prestation parisienne d'une poignée
d'éleveurs et de fromagers d'ici peut certes nous réjouir,
mais aussi, mais surtout, nous indiquer quelques bonnes pistes.
La
fromagerie de Saulxures exporte en Asie. Le Gaec d'Izé vend
des vaches au Canada. Comme par hasard, on les retrouve parmi l'élite
nationale. Il n'est donc pas que des vaincus et des résignés
pour (sur)vivre de la générosité de cette terre.
Ces deux-là comme des industriels, par ailleurs
-
ont pris le risque d'emprunter pour investir. Mais pas pour solder
hier. Pour construire demain. Leur quête constante, obstinée
de la qualité commence à payer et paiera plus encore.
En Industrie comme en agriculture, la production de masse d'un produit
banal n'est plus adaptée à notre département.
Conserver ce schéma dépassé dans l'industrie
ou l'agro-alimentaire verra les bornés y laisser des plumes.
Les conséquences sociales seront considérables. D'autres
ailleurs, produiront toujours plus pour encore moins cher. Mais produire
mieux, faire meilleur et plus rare, on peut. On sait. Et désormais,
on doit.
Le
Monde consacrait cette semaine une page entière à l'histoire édifiante
d'un boucher spécialisé dans la viande bovine. Son
commerce ne s'est jamais aussi bien porté que depuis que
la vache démente sème aux vents mauvais ses neurones
contagieux. Pourquoi cette insolente réussite ? Il applique
chez lui ce que nous devons tous privilégier ici en tout
domaine : la qualité avant la quantité.
La
droite est gauche et la gauche maladroite
Si
les brèves des comptoirs de Haute-Marne parlent beaucoup des élections
municipales, la semaine écoulée amène aussi
ce département à se pencher sur l'avenir de son or
vert.
A Langres, on note à gauche une nette remontée de la cote de
Christian Nolot qui dépasserait désormais la favorite officielle
Marie-Odile Jacques. Etonnant ? Pas sûr.
Chez les Chaumontais, la gauche est maladroite et la droite est gauche. La
gauche est maladroite car la liste de Jean-Claude Daniel passe pour trop
déséquilibrée socio-professionnellement. Entre les enseignants
et les fonctionnaires, le privé qui crée des emplois
et produit de la richesse - semble bien mal loti. Un ou deux chefs ou dirigeants
d'entreprise supplémentaires auraient donné plus de crédit économique à l'équipe
d'un homme qui, s'il est réélu, devra encore se réserver
les dossiers pointus.
La droite est gauche de ne pas vouloir dire qu'elle est la droite. A force
de mettre un mouchoir maintenant carrément un édredon sur
leurs opinions politiques, Luc Chatel, Gérard Groslambert et autres
encartés amnésiques vont faire douter la droite sans rien gagner à gauche.
A avancer masquer, on ne discerne plus bien tous les obstacles
Les Bragards ont moins de scrupules pour annoncer la couleur. Ici, au moins,
on sait où on va.
On le sait moins en matière d'agriculture. Les éleveurs haut-marnais
sont dans le rouge. La vache folle des autres fait des dégâts
chez nous. Fâcheux. La profession est sinistrée. Il est ici
de jeunes exploitants qui vont "exploser" face à la mévente
qui entraîne la baisse des cours. C'est catastrophique pour eux. C'est
grave pour la Haute-Marne. En Europe occidentale, l'agriculture de demain
sera de qualité, propre, ou ne sera pas. Notre département
a justement les moyens, -l'espace notamment, si cher ailleurs pour
développer une agriculture rassurante et viable à long terme.
Il y a toute une économie, derrière, ne serait-ce que les abattoirs
de Chaumont, actuellement en crise existentielle. La traçabilité peut
devenir un atout, la vache folle un tremplin. Acheter de la viande haut-marnaise
n'est pas seulement sain, cela peut aussi être judicieux. Mais d'abord
sauver les meubles !
La
semaine s'avère riche en enseignements ; une fois de plus,
les plus importants ne sont pas forcément ceux que l'on imagine.
Seul le temps fera le tri. Mais si l'on élimine d'office les
vils soubresauts des microcosmes politiques locaux et le radon qui,
quoique invisible, dissimule d'autres questions, on se penchera avec
intérêt sur trois faits porteurs d'avenir.
Auberive et son canton "désert" voient s'implanter un projet
de résidence quatre étoiles. Le tourisme vert prend sérieusement
ses marques dans un département fait pour ça. Au moins autant
pour ça que pour servir de laboratoire de stockage de déchets
nucléaires.
Peu importe, si je puis dire, que le projet de l'Andra soit potentiellement
dangereux ou pas. Iriez-vous seulement planter votre tente à La Hague
? Moi non. On peut parier que les touristes auront le même irrationnel
raisonnement. Ils n'iront pas passer leurs vacances entre Soulaines (Aube)
et Bure (Meuse), c'est à dire
ici. Nos bons élus peuvent
toujours dire "à fond le tourisme vert" ou encore "vive
Bure et ses prébendes". Mais les deux sont psychologiquement
incompatibles l'un avec l'autre. Quitte à choisir
Mais bon,
c'est vous qui votez.
Chut, c'est un scoop : Telemonde.Net, une compagnie américaine en
forte croissance, envoie dans quelques jours son directeur pour l'Europe à Chalindrey.
Si ces gens effectuent le déplacement depuis New-York, c'est vraisemblablement
pour engranger autre chose que des Becquerels. Vous souvenez-vous du "triangle
magique" et de ses accès haut-débit ? On n'a pas fini
d'en reparler. Langrois, de grâce, continuez. Cela finira pas payer.
Enfin, les collégiens de La Rochotte (Chaumont) ont pu assister en
leurs murs d'excellence à un spectacle de théâtre de
fort bonne facture. Eux et leurs invités du lycée agricole
de Choignes ont eu droit à des textes géniaux (Prévert)
formidablement interprétés par des professionnels talentueux.
On appelle cela la qualité. Offrir de la qualité à des
collégiens et lycéens, développer leurs sens artistique
et critique est fondamentalement ce que nos enseignants et ce département
peuvent faire de mieux pour préserver notre avenir commun. Ah, lire
Prévert dans des prés verts
Un jour, cela vaudra cher.
Ces
failles qui sentent le gaz
La
semaine a été fertile en non-informations. Enoooorme
surprise : François Cornut-Gentille est candidat à Saint-Dizier.
Marie-Odile Jacques a présenté hier soir sa liste à Langres.
D'ici à ce que Bruno Sido nous annonce qu'il envisage de conserver
son canton de Saint-Blin, il n'y a qu'un pas que je me risque à franchir
ici
Rien de neuf non plus à la Chambre d'agriculture ; le scrutin y a été marqué par
une évidente stabilité. Une nouvelle fois, on a beaucoup parlé d'intercommunalité,
et pas seulement dans nos colonnes. Au sud, le retrait de Didier Jannaud
laisse songeur. Le Pays de Langres, si bien parti par ailleurs, va sombrer
dans l'attentisme jusqu'aux municipales. Dommage.
L'actualité haut-marnaisede la semaine a surtout été marquée
par des failles virtuelles ou bien réelles- qui laisseraient
passer du radon du côté du canton de Poissons. Qui se soucierait
du radon en Haute-Marne s'il n'y avait Bure à quelques encablures
?
Ce gaz radioactif, probablement inoffensif aux doses auxquelles les Haut-Marnais
sont "exposés", est une manne providentielle pour les opposants
au labo. L'Andra, pour le moment, joue la carte gênée de la
discrétion. Reste qu'un dossier est ouvert ; sinon, comment expliquer
que le patron de l'IPSN en personne se déplace mercredi à Chaumont
? Il évitera probablement d'évoquer Bure (Meuse) dans l'enceinte
de la préfecture de Haute-Marne. L'Andra a avancé un seul argument
: il n'y a pas de fuites de radon le long de la faille géologique
de la Marne. Et pour cause : il n'y a pas eu de mesure dans la plupart des
communes concernées ! S'il y a une faille quelque part
Cette
semaine en apparence anodine s'avère riche d'enseignements
ou de symboles pour l'avenir. Les événements discrets
qui ont marqué ces derniers jours s'inscrivent dans la durée
de ce département. Bien sûr, il ne s'agit pas de la
campagne des municipales, soporifique.
Une fois n'est pas coutume, le vent de l'espoir souffle cette fois du nord.
La nouvelle et décisive étape franchie par Saint-Dizier pour
son grand projet de ville va donner aux Bragards des moyens inespérés
pour améliorer un quotidien délétère et restaurer
une image qui bat de l'aile. Ce sera à porter au crédit de
François Cornut-Gentille. Le travail de fond est en passe de payer.
En face des moyens promis, il importe désormais d'aligner des projets
pertinents.
L'insistance du préfet, mercredi matin, sur l'intercommunalité,
ne laisse plus de doute ; hors l'union, point de salut. Jean-Paul Geoffroy
ne l'a pas dit, mais il l'a pensé très fort : songez-y en élisant
vos maires ; il y a sans doute encore quelques vieilles badernes isolationnistes
qu'il faudra aider à faire évoluer leur carrière ailleurs
qu'à la tête d'un conseil municipal ou pire encore au Conseil
général.
Là où le bât blesse demeure sans doute la formation.
Quand l'inspecteur d'académie insiste sur les moyens croissants globalement
accordés aux enseignants haut-marnais, il est beaucoup moins disert
sur ces BEP supprimés, quantitativement remplacés par des CAP
: on y perd ! A cela répond en écho le silence assourdissant,
pire, l'indifférence des élus et des syndicats. La Formation
est à la base de tout. Ne pas former aujourd'hui, c'est fermer demain.
En Haute-Marne, le défit de l'avenir commence sur les bancs de l'école.
Plus on tirera ses bancs vers le haut, plus on préservera nos chances
pour demain. Que nous disent les programmes électoraux là-dessus
?
Laissez-moi
vous donner un bon tuyau : il existe déjà. Ou plutôt,
ils existent déjà, ces fameux bons tuyaux, ceux dits "à haut
débit", câbles, fibre ou autres. Notre département
est plutôt branché en ce domaine. Pas toute la Haute-Marne.
En deux mots, risquons une évidence trop souvent tue : l'avenir
est au sud. La SAPRR a installé un tuyau tout au long de ses
autoroutes. Tant mieux pour le sud. Autre transporteur d'information,
France Telecom a installé ses tuyaux au sud de Chaumont. Le
haut débit est prêt à irriguer Langres et son
Pays. Justement là où se croisent deux autoroutes de
bitume (Rolampont). Justement là où se croisent plusieurs
lignes de chemin de fer (Chalindrey). Justement là où des
hommes souvent issus du monde associatif ont su conjuguer leurs compétences,
leur entregent, en faisant fi de leurs sensibilités politiques.
Que ce soit les autoroutes de l'information (innovation), celles des camions
(économie) et des voitures (tourisme), que ce soit le rail (industrie)
ou les compétences complémentaires de carnets d'adresses pertinents,
tout cela relève d'une géométrie physique ou intellectuelle
que l'on nomme "réseaux".
Ceux-ci n'ont rien d'occulte ; ils existent déjà. Quelques
hommes de bonne volonté, de toutes tendances politiques, ont eu la
bonne idée de les interconnecter. Appelons-cela le "Pays de Langres".
Ce qui se prépare sous ce label est probablement ce que notre département
a produit de plus pertinent depuis des décennies pour préserver
l'avenir. Langres et les cantons autour ont pris plusieurs longueurs d'avance.
Déjà s'esquissent des lendemains qui chantent. Le Der s'en
inspire. Le Pays chaumontais se cherche.
Pourquoi évoquer cela ici ? Cette semaine, sans publicité,
des élus ambitieux pour leur Pays, des techniciens et des conseillers
compétents et visionnaires ont sillonné ensemble, cartes en
main, projets sous le coude, une zone qui s'étendait de Rolampont à Longeau
en passant par Chalindrey. Un jour, vous verrez, on en reparlera
Bonne
année, bonne santé, je vux bien. Pas pour tout
le monde : sortie de route à Condes : un mort. Collision à Dammartin sur-Meuse
: un mort. Un poids-lourd quitte l'autoroute à Courcelles-en-Montagne
: un mort. A raison de trois cadavres par semaine sur le bitume haut-marnais,
multiplié par 52 semaines, cela fera un peu beaucoup au moment
des prochains vux
Et encore n'évoquons nous pas
ici un braquage de banque et la suite bien dense du feuilleton des
cambriolages.
Il y aurait bien la politique pour nous faire sourire. Pardonnez l'expression
: j'en garde sous la semelle, pour plus tard. Mais tout de même : quatre
listes à Langres ! Si le particularisme lingon est tel qu'il nécessite
quatre listes et autant de programmes, soit. Mais que tout ce beau monde
n'aille pas se rabibocher entre les deux tours, en deux camps qui s'esquissent
déjà, après nous avoir fait croire qu'il avait passé des
mois à peaufiner des programmes cohérents et des listes savamment
structurées. On en reparlera.
Contrairement à Edgard Pisani, les nouvelles optimistes de la semaine
sont passées totalement inaperçues :
- On s'intéresse de plus en plus sérieusement à une
agriculture bio qui devient crédible (JHM du 12 janvier).
Les enfants de l'école d'Autreville-sur-la-Renne nous ont fait savoir
qu'ils étaient en séjour de neige à Grand Bornand. Bon,
et alors ? Et alors, tourné autrement, cela peut s'écrire ainsi
: les enfants d'une école rurale en déplacement ont pris une
photo numérique, se sont connectés sur internet, ont rédigé un
e-mail et ont envoyé le tout directement à un média
papier tout acquis à leur cause. Gain de temps prodigieux, économies
sur toute la ligne, et surtout, surtout initiation concrète réussie
pour ces jeunes qui sont l'avenir de ce département. Qu'eux aient
réussi là où tant d'élus piétinent lamentablement
n'est pas affligeant, au contraire. L'avenir leur en saura gré.
Politique
: la trêve des confiseurs
Si
nous avons tous changé de millésime, les cambrioleurs,
eux, n'ont pas changé de méthode. Il faut se mettre à la
place de ces gens : l'exploitation du sud haut-marnais "paie" en
toute impunité. Pourquoi changer ?
Les candidats déclarés aux municipales, ou ceux que cela démange,
ou ceux qui attendent qu'on les prie de se déclarer ont globalement
respecté la trêve des confiseurs en Haute-Marne. Point de déclaration
fracassante, ou de petite phrase assassine, si ce n'est la verve habituelle
mais cette semaine privée de Thierry Simon qui doit décidément
aimer bien les siens, tant il les châtie. Notons que la liste Tibéri, à Paris
s'appelle "Ensemble", comme celle de Jean-Claude Daniel à Chaumont.
Du côté des cantonales, c'est encore plus discret. Tout le monde
s'en fiche ! Pourtant, sur les seize cantons concernés, quatre sortants et
pas des moindres ne se représenteraient pas. C'est ainsi que
les habitants de Bourbonne, Joinville, Nogent et Montigny seront représentés
par de nouvelles têtes au sein de l'assemblée départementale.
Sans compter les autres, où les choses peuvent basculer. On imagine
mal Bruno Sido disparaître. Mais le Président sortant se doit
au moins d'être élu au premier tour avec une large majorité s'il
veut gagner en crédibilité face à son opposition
de
droite.
Les deux affrontements bragard (Saint-Dizier sud-est avec le PC contre le
FN) et chaumontais (Pascal Grisoni contre Jacques Bozzolini) vaudront en
intérêt bien des joutes municipales. Enfin, tout cela, c'est
de la politique et l'essentiel est peut-être ailleurs : on a assez
lu ces dernières années des papiers alarmants sur les difficultés économiques
de ce département pour ne pas souligner un inversement de tendances.
Il y aura certes encore bien des licenciements et ceux qui nous dirigent
savent exactement combien et chez qui. Mais des entreprises et pas
des politiques créent de plus en plus d'emplois. Clôturons
donc ce rendez-vous hebdomadaire par une note heureuse : le refus de l'évêque
de laisser s'installer des traditionalistes à Auberive. Ouf !
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